Quelques leçons, avant publication, de l’étude « De la formation à l’action » conjointement menée par Féfaur et Fifty auprès de plusieurs centaines de décideurs formation-RH…
Vous venez de présenter, en avant-première, les principales conclusions de l’étude « De la formation à l’action » dont la publication interviendra prochainement… Quels enseignements en tirez-vous ?
Alexia Cordier : Nous savions que le passage à l’action était un enjeu primordial pour les Directions Formation, mais nous avons été étonnés par le nombre de réponses reçues et à quel point l’acquisition de nouvelles habitudes mesurables sortait du lot. Grâce à la quinzaine de questions et aux centaines de réponses sur chacune, nous avons pu analyser l’enjeu de près.
Pour plus de 91 % des responsables formation, la capacité à faire évoluer les comportements individuels de leurs collaborateurs conditionne largement l’avenir de leur entreprise… Êtes-vous étonnée de ce résultat ?
Alexia Cordier : La transformation d’une entreprise est réussie si l’on parvient à conjuguer deux choses : les changements liés aux processus et aux métiers, qui sont généralement aux mains de quelques-uns, et les changements comportementaux individuels, qui concernent l’ensemble des collaborateurs. Dans la plupart des cas aujourd’hui, les entreprises savent mettre en place et mesurer le succès de la première catégorie de changement. Elles disposent même de postes et d’outils dédiés. En revanche, force est de constater que, malgré les investissements en communication puis en formation, les changements de comportements à l’échelle individuelle peinent à être opérés, et il est difficile de les mesurer. Or, il s’agit d’un enjeu critique pour les entreprises, car c’est justement ce qui les empêche de se transformer aujourd’hui, et ce qui conditionne leur avenir. Dans un monde mouvant, ces changements comportementaux sont d’ailleurs de plus en plus liés aux compétences transverses. Un constat partagé par les personnes interrogées puisqu’elles sont 64 % à estimer que ces compétences (leadership et management, soft skills et smart working) sont les plus importantes pour l’entreprise aujourd’hui.
La bonne nouvelle est que l'on sait que l'adoption de nouveaux comportements se fait avant tout par l'action et que l'on connaît depuis quelques années les ressorts de celle-ci. En effet, pour près de 94 % des responsables formation, la meilleure façon d’apprendre, c’est de faire (contre 6 % en lisant, en regardant et en écoutant) !
Que vous inspire ce résultat ?
Alexia Cordier : Ce résultat fait écho à des méthodologies très connues, notamment les modèles « 70/20/10 » et « Learn/Share/Do ». En revanche, ce qui m’interpelle, c’est que cette réponse est à l’opposé des investissements sur le marché de la formation aujourd’hui. Ce constat peut notamment s’expliquer par le fait que l’on a longtemps pensé que si les parties « Learn » et « Share » étaient correctement réalisées, la partie « Do » allait suivre toute seule. Or, nous savons désormais que ce n’est pas le cas, et qu’il est nécessaire d’accompagner spécifiquement la mise en action au quotidien via des méthodes comportementales, telles que le nudge. Dorénavant, l’enjeu est donc de rééquilibrer la balance pour mettre davantage l’accent sur le Do.
Les répondants à l’enquête considèrent aussi que le manque de guidance au quotidien et le manque de suivi sont des freins à la mise en pratique des acquis de formation…
Alexia Cordier : La question se pose donc de lever ces obstacles, pour améliorer « le passage de la formation à l’action » pour tous les collaborateurs. Chez Fifty, nous considérons qu’une nouvelle pédagogie est nécessaire, qui puisse s’exprimer dans des outils utilisables à l’échelle. Il y a une dizaine d’années, deux prix Nobel d’Économie ont prouvé que, contrairement à la façon dont il était présenté jusqu’alors dans l’économie classique, l’être humain n’est pas rationnel et ses comportements sont influencés par des biais cognitifs. Face à ce constat, les deux chercheurs ont mis au point une méthode de mise en action appelée le nudge que j’évoquais plus haut. Dans le cadre de la formation, cela pourrait être illustré de la façon suivante : même lorsque les ingrédients de la connaissance, de la motivation et de la mise en situation sont réunis, cela ne signifie pas que le passage à l’action s’opère naturellement chez les apprenants ; et ce n’est pas lié à la mémorisation ou à la courbe de l’oubli : même si j’ai bien mémorisé ce qu’est, par exemple, être un bon manager, mettre en place de bonnes habitudes va se révéler difficile sans accompagnement spécifique. C’est pourquoi la démarche de Fifty s’appuie sur la méthode du « nudge » combinée à la technologie pour apporter une solution de « passage à l’action à l’échelle » permettant une approche systématique, standardisée, mesurable et anonyme.
Fifty propose donc une solution de eDoing… Quels en sont les bénéfices ?
Alexia Cordier : La solution de eDoing de Fifty comporte 3 grands volets :
- Tout d’abord, la pédagogie : à l’aide de notre banque d’actions, nous traduisons les postures et les compétences recherchées en micro-actions prouvées. Appelées « défis » chez Fifty, ces micro-actions à destination des apprenants sont adaptées en fonction de l’entreprise, du type de formation suivie et du profil de l’apprenant concerné.
- Ensuite, le déploiement : les collaborateurs sont acteurs de leur mise en action ; c’est à eux qu’il appartient de choisir d’accepter ou non les défis qui leur sont recommandés. Pour les accompagner, nous les aidons grâce à des fonctionnalités de nudge telles que la planification, l’envoi d’une invitation agenda ou d’un rappel dans Teams, ou bien l’engagement auprès de son binôme, qu’ils choisissent selon leurs préférences.
- Finalement, la mesure : il existe deux grilles de lecture des résultats. La première est celle de l’apprenant. Celui-ci garde trace de tout ce qu'il a réussi à faire, ce qui l’encourage et permet de débriefer plus facilement avec son management. La seconde est celle des équipes L&D qui peuvent monitorer la mise en action à l’échelle collective, en suivant le nombre et le type de défis réalisés présentés de façon anonyme.
Pour en savoir plus sur le eDoing et Fifty : direction la rubrique Sciences du site Fifty ou rendez-vous avec notre équipe !
Actualité : Fifty participera, comme sponsor, à la Conférence des Lauréats du Digital Learning du 24 novembre dans les salons du Lutetia à Paris.
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